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jeudi 25 janvier 2007


Pour faire face à ses difficultés financières:
Sonelgaz lancera prochainement un emprunt obligataire



Le P-DG de Sonelgaz a rassuré les travailleurs : le découvert important enregistré, soit 1 000 milliards de centimes, n’empêchera pas l’entreprise de maintenir les primes et les avantages.
Sonelgaz reviendra encore une fois cette année sur le marché obligataire pour lever 20 milliards de dinars. C’est ce qu’a annoncé hier le président-directeur général du groupe M. Bouterfa, en marge des travaux de la commission exécutive de la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières. C’est l’une des solutions envisagées par l’entreprise nationale de l’électricité et du gaz pour couvrir une partie de son important plan d’investissement, estimé à environ 20 milliards de dollars à l’horizon 2016. C’est ce dilemme, un plan d’investissement important et des capacités de financement limitées, qui préoccupe aujourd’hui tant les responsables de l’entreprise que les travailleurs. Des investissements que Sonelgaz est obligée de consentir pour éviter “des conséquences graves”. La croissance de la demande en électricité entre 2004 et 2016 est estimée entre 5,7% (scénario moyen) et 6,6%. Plus de 2 millions d’abonnés additionnels à satisfaire. Cette forte croissance, appelée à augmenter davantage, induit des besoins de financement, pour installer de nouvelles capacités de production et pour renforcer les réseaux de transport et de distribution. Pour l’exercice de 2007, Sonelgaz a inscrit 115 milliards de dinars de dépenses dans 40% en fonds propres, un taux jugé excessif par la fédération. Du coup, le groupe prévoit un découvert de 10 milliards de dinars, qui pourrait atteindre 30 à 35 milliards de dinars en 2008. Sans apport de l’État, la situation de l’entreprise risque de se compliquer. Quelqu’un doit supporter les coûts des investissements projetés. D’où la requête déposée par Sonelgaz auprès de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg), l’instance chargée de fixer la tarification de l’électricité et du gaz, pour augmenter les tarifs de 10 à 15%. Le gouvernement n’a pas encore tranché la question. “Le gouvernement probablement a jugé que le citoyen ne pouvait pas supporter le niveau d’augmentation demandé. Sinon, il aurait donné son accord”, estime M. Bouterfa. Le P-DG de Sonelgaz se dit optimiste. “L’État a pris le dossier en main. Il n’a pas dit non. Des mesures ont été prises dans le cadre de la loi de finances 2007”, explique-t-il aux différents responsables des structures syndicales de l’entreprise, inquiets de voir leurs entreprises s’enfoncer dans des découverts bancaires. La loi de finances 2007 prévoit une bonification des taux d'intérêt sur les prêts bancaires octroyés aux entreprises du secteur de l'énergie pour les projets relatifs à la production d'électricité, au transport et à la distribution publique d'électricité et de gaz. “Pour 2008 à 2010, Sonelgaz sera dans l’incapacité d’assurer sa mission de service public dans les meilleures conditions”, avertit M. Telli responsable, du syndicat, évoquant dans la foulée le risque d’un déficit en moyens de production d’électricité, de transport et de distribution. Le président-directeur général de Sonelgaz ne partage pas complètement la crainte du secrétaire général de la fédération. “Tous les investissements d’ici à 2010 sont engagés. 3 000 MW sont soit en cours de réalisation soit font l’objet d’appel d’offres”, rassure-t-il. “Nous allons assurer ce plan de développement, y compris en recourant au découvert”, précise-t-il, tout en soulignant les garanties de l’État à travers les facilités d’accès aux sources de financement. “Vous n’allez pas perdre vos primes et avantages”, ajoute M. Bouterfa, comparant Sonelgaz “à un boxeur qui prend des coups, mais ne tombe jamais K.-O”. Le risque peut surgir après 2011. Il ne faut pas trop attendre, les décisions doivent être prises maintenant. L’État a plusieurs cartes entre ses mains. De la subvention directe à l’augmentation du capital, en passant par la hausse graduelle des tarifs, des décisions doivent tomber pour permettre à Sonelgaz d’assurer la continuité et la qualité du service et pour pouvoir effectuer les investissements indispensables en moyens de production, dans les transports et la distribution afin de répondre à la demande dont la croissance, boostée par la relance économique, est rapide. D’autant que l’émergence d’un marché concurrentiel de l’électricité n’et pas pour demain. L’environnement financier, juridique et administratif du pays ne le permet pas encore. Du coup, les investisseurs privés prennent moins de risques et recherchent des contrats en “take or pay”. “Le secteur de l’énergie est en avance sur le plan de la restructuration et de la mise à niveau par rapport aux autres secteurs”, souligne le P-DG de Sonelgaz. LIBERTE