Le patron du leader mondial de l’acier chez Bouteflika
Lakshmi Mittal veut investir plus en Algérie
Lakshmi Mittal veut investir plus en Algérie
En dépit de certaines réserves du président de la République, le patron d’Arcelor Mittal a reçu des engagements pour des facilités afin de mener des opérations de partenariat dans l’exploitation du minerai de Gara Djbilet.
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu, hier à Alger, Lakshmi Niwas Mittal (LNM), président du nouveau groupe sidérurgique international Arcelor Mittal. L’information a été confirmée par les services de la Présidence. Ils ont précisé que Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, et Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la Présidence, ont assisté à l’audience qui s’est déroulée au siège de la présidence de la République. « L’audience que le président Bouteflika m’a accordée nous a permis de discuter notamment des opportunités d’investissement qu’offre l’Algérie et je lui ai fait part de notre intention d’investir. » Cette déclaration faite par LNM confirme des informations ayant circulé à Annaba quant au lancement d’un grand nombre d’investissements. Ils devraient intervenir incessamment dans la rénovation générale de la centrale thermique à l’arrêt depuis 1988, l’acquisition d’équipements de dépoussiérage de l’agglo n°2, la mise en place d’une ligne de distillation d’ammoniac et de traitement des eaux avant leur rejet à la cokerie et d’un système intégré de gestion, le lancement de l’étude pour la réhabilitation du haut fourneau n°2 et l’acquisition de matériels roulants spécifiques à la sidérurgie et aux mines. « Nous avons la certitude qu’il n’y a pas que la sidérurgie qui intéresse le grand patron de Mittal Steel pour investir en Algérie. Lors de la rencontre de Gleneagles, où il a rencontré des diplomates algériens, il a également exprimé son intérêt pour le secteur des hydrocarbures. Il a même précisé qu’il veut engager sa première opération en Algérie. Il a dû certainement en discuter avec le premier magistrat hier », a indiqué un des cadres de Mittal Steel, au fait des activités de son employeur. En tous les cas, Lakshmi Niwas Mittal est sorti hier de la Présidence avec l’engagement du président algérien de lui accorder toutes les facilités pour des opérations de partenariat dans l’exploitation du minerai de Ghar Djbilet dans la wilaya de Tindouf. Le patron indien de son côté s’est engagé à investir dans la mise en place d’un laminoir pour la production du rond à béton. Sa proposition d’acquérir la totalité des actions des entreprises algériennes de sidérurgie, des tuberies et du minerai de Ghar Djbilet a été rejetée par le président de la République. Ce dernier a insisté sur le partenariat. En fait, ce rendez-vous était programmé depuis plusieurs mois. C’est le 7 juillet 2005, à l’occasion du sommet du G8, organisé à Gleneagles en Ecosse, qu’il s’est dessiné. Précisément lors de la rencontre déjeuner qui s’en est suivie. Elle avait réuni les chefs d’Etat, les représentants des gouvernements des pays émergents et les patrons de la sidérurgie (au titre de facteur de réchauffement climatique) à travers le monde, dont LNM. Ce dernier avait lui-même provoqué les premiers contacts avec les représentants du gouvernement algérien lors de cette rencontre. Ils ont été confirmés une nouvelle fois le 24 octobre 2005, toujours à Gleneagles. C’était à l’occasion de la rencontre regroupant 300 managers du groupe Mittal Steel. Quelques heures auparavant, M. Lakshimi avait convoqué Sanjay Kumar, son directeur général, et 10 autres cadres, dont des Algériens du complexe sidérurgique d’El Hadjar. Au menu : tout faire pour acquérir la totalité des unités de production encore propriété des entreprises algériennes : Sider, TPL et Anabib, du portefeuille Holding Transolb. Tels furent les ordres donnés. « Durant les trois dernières années, nous avons énormément progressé. Notre position première dans le marché n’est pas seulement une aspiration, mais un objectif. Il reste beaucoup à faire dans le cadre du business plan 2006, et ce, dans tous les domaines d’activité afin de hisser Mittal Steel Annaba au même niveau que les autres sociétés Mittal du groupe. » Cela signifiait que concurrents ou pas, les trois tréfileries (TréfiAlger-TréfiSud Ghardaïa et TréfiEst Annaba) devaient tomber dans l’escarcelle du groupe. L’expertise plus approfondie des unités ciblées entraîna le retrait de la première soumission par Mittal Steel. Une seconde avec des prix réévalués sera déposée. Primary Bender, le seul concurrent en lice, s’était tacitement retiré de la course. « Etant une entreprise parmi les 500 premières, on peut être considérée comme l’institution la plus admirée dans le monde. Nous devons travailler collectivement pour améliorer notre performance dans tous les domaines clés. » Il s’agit là d’une autre instruction liée aux investissements à engager. Ils concernent la modernisation de la chaîne de production du laminoir à chaud, de la ligne rond à béton, des systèmes de basculement des 3 CV de l’aciérie à oxygène (ACO) 1, de la machine à coulée continue n°8 ACO 2, du système de contrôle épaisseur du laminoir à froid (LAF), de l’installation de cisailles avant les blocs finisseurs du laminoir fil et rond, de la mise en route du haut fourneau n°1. ELWATAN
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