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mercredi 6 septembre 2006

Des analystes se penchent sur l’alliance Sonatrach-Gazprom
«Il n’y a rien qui puisse inquiéter les pays européens»

Après les maintes inquiétudes exprimées par certains pays de l’Union européenne au sujet de l’alliance entre Sonatrach et le groupe russe Gazprom, des experts internationaux du marché pétrolier et gazier sont revenus sur ce dossier avec une perception beaucoup moins alarmiste quant aux éventuelles répercussions de ce rapprochement.
Ainsi, selon les analystes de la revue Pétrole et gaz arabes (PGA), les informations disponibles jusque-là autour de l’accord Sonatrach-Gazprom, paraphé en août dernier, ne permettent pas de penser que la préoccupation exprimée en France, en Italie et au niveau de la Commission européenne «soit fondée».
Il ne s’agit à ce jour «que d’un protocole et il faudra sans doute encore plusieurs mois avant que les deux partenaires potentiels ne se mettent d’accord sur des projets industriels», souligne la même source. Les experts de PGA soutiennent que «Gazprom et Sonatrach restent fondamentalement des concurrents en matière d’exportations gazières vers l’Europe et il est très peu vraisemblable que ces acteurs gaziers majeurs prennent le risque de mécontenter leurs clients alors que le marché européen est leur principal marché».
Il faut savoir que Gazprom, avec un volume de 125 milliards de m3, et Sonatrach, avec 61 milliards de m3, satisfont 36 % des besoins de l’Union européenne. Mais pour PGA, «tant à Alger qu’à Moscou, on n’ignore pas que toute apparence de concertation en matière de commercialisation du gaz au sein de l’UE déclencherait les foudres de Bruxelles».
L’accord Sonatrach-Gazprom, paraphé au début du mois d’août, prévoit une coopération dans l’exploration, l’extraction, le transport d’hydrocarbures, le développement d’infrastructures gazières dans le domaine du GNL et la vente de gaz en Russie, en Algérie et dans des pays tiers.
Par ailleurs, Gazprom envisage avec la partie algérienne la construction d’une usine de liquéfaction de gaz sur le littoral de la Baltique. Cependant, le géant russe n’a pas encore de partenaire susceptible de l’aider à construire d’ici à 2009 une usine d’une capacité de 5 millions de tonnes par an et de lui fournir la technologie de liquéfaction du gaz.
Tout indique que ce partenaire pourrait être la Sonatrach, au vu de son expérience dans le GNL. Bien que ne contenant, à ce stade, «rien qui puisse inquiéter les pays européens», note PGA, l’accord a néanmoins suscité de vives réactions en Europe, et plus particulièrement en Italie, qui a été la première à s’exprimer par la voix de son Premier ministre Romano Prodi.
Ce dernier avait fait part de ses inquiétudes d’assister à la naissance, à travers l’alliance algéro-russe, d’une OPEP du gaz et a appelé l’UE à intervenir. Il a été relayé par son ministre de l’Industrie et par le président du groupe ENI qui a qualifié l’accord de «jonction préoccupante».
En France, la ministre déléguée au Commerce extérieur, Christine Lagarde, a plaidé pour une «grande vigilance», alors que le P-DG du groupe Suez a soutenu que l’accord peut être lourd de conséquences pour les consommateurs européens.
D’autre part, la Commission européenne a déclaré «suivre» de près le rapprochement algéro-russe, au moment où l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a appelé à «surveiller cette alliance». Dans leur vision des choses, les experts de PGA affirment que pour Gazprom, le GNL figure parmi les centres essentiels d’intérêt d’une coopération avec Sonatrach, alors que celle-ci peut trouver dans une telle coopération des opportunités très intéressantes pour développer l’internationalisation de ses activités, ce qui constitue l’une de ses priorités stratégiques.
Le jeune independant