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lundi 4 décembre 2006

Les Français pour des pôles de compétitivité en Algérie

Les Français veulent coûte que coûte réinvestir le terrain perdu en se repositionnant en Algérie.
Jean-Claude Gaudin, vice-président du Sénat français et maire de Marseille, en visite en Algérie en compagnie d’une importante délégation, l’a confirmé hier devant le ministre de l’Aménagement du territoire, Chérif Rahmani, et son homologue Christian Estrosi, lors d’un colloque international sur les pôles de compétitivité et d’excellence en Algérie, à l’hôtel El-Aurassi.
« Il a été souvent reproché aux Français d’être absents en Algérie en général et à Alger en particulier », dira Jean-Claude Gaudin, en reconnaissant: « c’est une erreur que moi personnellement et le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, nous voulons corriger dès aujourd’hui».
Une convention de partenariat jugé stratégique dans le domaine de l’aménagement du territoire et de la compétitivité des pôles a été signée. Le ministre délégué de l’Aménagement français a déclaré dans ce sens que « cette signature prendra forme dès l’année 2007 », en ajoutant que l’Etat français a exhaussé le voeu des autorités algériennes qui demandent que le fonds de solidarité prioritaire français puisse servir et soutenir le partenariat dans le domaine de l’aménagement du territoire. Un million d’euros sont destinés à la réussite de ce partenariat, mais les deux ministres expliquent que ce partenariat ne repose en aucun cas sur une aide financière mais plutôt sur un échange d’expertise à même d’assurer une matière grise pour aider l’Algérie à monter ses pôles de compétitivité.
Que préconisent les Français ? Christian Estrosi recommande une meilleure synergie entre les PME, les grands industriels et les chercheurs pour monter des pôles de compétitivité. Le ministre français a exposé l’expérience française devant de nombreux experts, chercheurs, étudiants. Il a indiqué que la France compte actuellement 66 pôles de compétitivité, dont 6 mondiaux. Il a précisé que le gouvernement français a mis en oeuvre un financement à hauteur de 1,5 milliard d’euros sur trois ans. Très satisfait des résultats, le ministre français a précisé que depuis le début de l’année, 165 projets de recherche ont été déjà financés par l’Etat à hauteur de 540 millions d’euros. Pour lui, l’Algérie a toutes les chances de réussir car elle compte 12.000 chercheurs. Il reste à l’Etat d’accompagner les chercheurs, les PME et les grands industriels pour développer l’économie du pays et asseoir une politique territoriale.
Certains dans la salle ont espéré que l’Etat saisisse l’occasion pour faire associer les chercheurs algériens dans le montage des pôles de compétitivité.
Le ministre de français s’est montré très optimiste quant au montage des pôles de compétitivité en Algérie, en précisant que le schéma national d’aménagement du territoire 2025, qui est en cours de consolidation, le permet car, selon de lui, il repose sur des axes pointus tels que la durabilité des ressources stratégiques, l’équilibre dynamique des territoires, l’attractivité et l’équité sociale. Comment la France peut aider l’Algérie à monter concrètement ces pôles ? Le ministre français propose un partenariat avec la DIACT, un organisme qui a été impliqué directement dans la mise en oeuvre des pôles de compétitivité français.
Ce dernier pourra aider les Algériens à établir un diagnostic, à identifier les créneaux porteurs, à l’élaboration d’un cahier des charges en prenant en compte les axes stratégiques des projets à développer et la mobilisation des acteurs. Le ministre français propose sur la table le choix d’un site pilote, pour que ce partenariat se concrétise réellement. Une fois que ce pôle pilote est monté, le ministre suggère une coopération entre un pôle français et ce pôle pilote pour favoriser l’échange.
Pas moins de 300 personnes de grands groupes et entreprises français se sont déplacées pour renouer des contacts. L’on cite, à titre d’exemple, la SNCF, AXA Assurances, la SNCM, l’entreprise Les Grands Travaux du Midi... Ainsi que d’importantes personnalités du monde universitaire, des chercheurs, des médecins et des avocats.
A noter enfin que l’ensemble des membres du gouvernement étaient présents lors de l’ouverture officielle du colloque par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier a rappelé l’engagement de l’Algérie et sa volonté à lancer des projets à l’avenir sur la base essentiellement du schéma national d’aménagement du territoire. LE QUOTIDIEN D'ORAN