La réalisation du projet de gazoduc sous-marin devant relier l’Algérie à l’Italie via la Sardaigne, d’ici à 2009, va être "accélérée", a affirmé hier à Alger le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, qui recevait le ministre italien du Développement économique, M. Pier Luigi Bersani. "Nous allons accélérer la réalisation du projet", a déclaré M. Chakib Khelil dans un entretien à la presse italienne qui accompagnait M. Bersani. A cet égard, il a indiqué qu’une délégation algérienne se rendrait à Rome avant la fin de cette année pour discuter des modalités de réalisation de cet important ouvrage d’une capacité de transport de 8 milliards de m3/an. La mission algérienne dans la capitale italienne devrait également, selon le ministre, discuter de la possibilité pour la compagnie nationale Sonatrach de prendre des parts dans des projets de terminaux de regazéification comme elle le fait déjà en Grande Bretagne et en Espagne. M. Khelil a indiqué également qu’une société de commercialisation du gaz qui sera acheminé par ce gazoduc, dénommée "Sonatrach-Italia", a été créée en juillet dernier. Moins du tiers (30 %) des quantités transportées sera commercialisé par Sonatrach sur le marché italien, a-t-il précisé. Soulignant l’intérêt de ce gazoduc pour l’Italie et l’Europe, le ministre a insisté sur la nécessite de signer au plus vite l’accord intergouvernemental devant permettre de lancer le processus de réalisation de ce long tube. Celui-ci doit relier le gisement gazier de Hassi-R’mel, dans le sud algérien, à la ville d’El Kala sur la côte est algérienne, puis Cagliari, en Sardaigne, et Olbia et Pescaia, dans le nord de l’Italie. Le ministre n’a pas manqué par ailleurs de mettre en évidence les efforts de l’Algérie en vue de promouvoir ce projet à travers des rencontres de promotion et de marketing, à la fois en Algérie et en Italie. Interrogé sur l’accord conclu début août entre Sonatrach et le géant gazier russe Gazprom, accord qui avait suscité en Europe des inquiétudes sur une possible naissance d’un ’’cartel du gaz", le ministre a répété que cet "accord de coopération entre deux sociétés" était pourtant semblable à ceux déjà signés par la compagnie algérienne avec l’anglo-néerlandaise Shell, la norvégienne Statoil et la britannique British gas. "Ce n’est pas quelque chose de nouveau, ce sont des accords que nous avons déjà signés avec Shell, Statoil, BG...", a dit le ministre en relevant que les mêmes pays et les mêmes entreprises qui se sont inquiétés des incidences possibles de cet accord ont signé des accords similaires avec le même Gazprom. "Alors pourquoi pas Sonatrach", s’est-il exclamé en demandantt: "pourquoi l’accord entre l’Italienne Eni et Gazprom ne pose-t-il pas de problème à l’Union européenne alors que celui de Sonatrach-Gazprom en pose". Pour lui, "la préoccupation est mal placée et répond à des considérations égoïstes". Quant à la possibilité d’opérations swap (échange d’actifs ou de projets entre deux sociétés) entre Sonatrach et l’ENI italienne, M. Khelil a noté qu’il existait des "possibilités" dans ce domaine et que les deux sociétés étaient en train d’examiner malgré leur "complexité". "La difficulté est de trouver les projets qui satisfassent les objectifs de chacun", a-t-il expliqué en soulignant que les deux sociétés coopéraient déjà dans certains projets. Il a rappelé à cet égard l’opération du swap mené par Gazprom qui fournit aux Etats-Unis du GNL algérien, et Sonatrach qui vend du gaz russe sur d’autres marchés. Quant à une éventuelle "Opep du gaz", le ministre s’est montré très clair en écartant toute possibilité en la matière pour la simple raison qu’il "n’existe pas, explique-t-il, un marché global du gaz mais plutôt trois marchés distincts à savoir le marché européen, asiatique et américain". Le ministre a encore expliqué qu’à l’inverse du pétrole, l’industrie du gaz nécessite des investissements lourds, des contrats à long terme sans compter l’interdépendance des producteurs des consommateurs. Ce qui exclut une organisation des producteurs de gaz.
mercredi 11 octobre 2006
La réalisation du projet de gazoduc sous-marin devant relier l’Algérie à l’Italie via la Sardaigne, d’ici à 2009, va être "accélérée", a affirmé hier à Alger le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, qui recevait le ministre italien du Développement économique, M. Pier Luigi Bersani. "Nous allons accélérer la réalisation du projet", a déclaré M. Chakib Khelil dans un entretien à la presse italienne qui accompagnait M. Bersani. A cet égard, il a indiqué qu’une délégation algérienne se rendrait à Rome avant la fin de cette année pour discuter des modalités de réalisation de cet important ouvrage d’une capacité de transport de 8 milliards de m3/an. La mission algérienne dans la capitale italienne devrait également, selon le ministre, discuter de la possibilité pour la compagnie nationale Sonatrach de prendre des parts dans des projets de terminaux de regazéification comme elle le fait déjà en Grande Bretagne et en Espagne. M. Khelil a indiqué également qu’une société de commercialisation du gaz qui sera acheminé par ce gazoduc, dénommée "Sonatrach-Italia", a été créée en juillet dernier. Moins du tiers (30 %) des quantités transportées sera commercialisé par Sonatrach sur le marché italien, a-t-il précisé. Soulignant l’intérêt de ce gazoduc pour l’Italie et l’Europe, le ministre a insisté sur la nécessite de signer au plus vite l’accord intergouvernemental devant permettre de lancer le processus de réalisation de ce long tube. Celui-ci doit relier le gisement gazier de Hassi-R’mel, dans le sud algérien, à la ville d’El Kala sur la côte est algérienne, puis Cagliari, en Sardaigne, et Olbia et Pescaia, dans le nord de l’Italie. Le ministre n’a pas manqué par ailleurs de mettre en évidence les efforts de l’Algérie en vue de promouvoir ce projet à travers des rencontres de promotion et de marketing, à la fois en Algérie et en Italie. Interrogé sur l’accord conclu début août entre Sonatrach et le géant gazier russe Gazprom, accord qui avait suscité en Europe des inquiétudes sur une possible naissance d’un ’’cartel du gaz", le ministre a répété que cet "accord de coopération entre deux sociétés" était pourtant semblable à ceux déjà signés par la compagnie algérienne avec l’anglo-néerlandaise Shell, la norvégienne Statoil et la britannique British gas. "Ce n’est pas quelque chose de nouveau, ce sont des accords que nous avons déjà signés avec Shell, Statoil, BG...", a dit le ministre en relevant que les mêmes pays et les mêmes entreprises qui se sont inquiétés des incidences possibles de cet accord ont signé des accords similaires avec le même Gazprom. "Alors pourquoi pas Sonatrach", s’est-il exclamé en demandantt: "pourquoi l’accord entre l’Italienne Eni et Gazprom ne pose-t-il pas de problème à l’Union européenne alors que celui de Sonatrach-Gazprom en pose". Pour lui, "la préoccupation est mal placée et répond à des considérations égoïstes". Quant à la possibilité d’opérations swap (échange d’actifs ou de projets entre deux sociétés) entre Sonatrach et l’ENI italienne, M. Khelil a noté qu’il existait des "possibilités" dans ce domaine et que les deux sociétés étaient en train d’examiner malgré leur "complexité". "La difficulté est de trouver les projets qui satisfassent les objectifs de chacun", a-t-il expliqué en soulignant que les deux sociétés coopéraient déjà dans certains projets. Il a rappelé à cet égard l’opération du swap mené par Gazprom qui fournit aux Etats-Unis du GNL algérien, et Sonatrach qui vend du gaz russe sur d’autres marchés. Quant à une éventuelle "Opep du gaz", le ministre s’est montré très clair en écartant toute possibilité en la matière pour la simple raison qu’il "n’existe pas, explique-t-il, un marché global du gaz mais plutôt trois marchés distincts à savoir le marché européen, asiatique et américain". Le ministre a encore expliqué qu’à l’inverse du pétrole, l’industrie du gaz nécessite des investissements lourds, des contrats à long terme sans compter l’interdépendance des producteurs des consommateurs. Ce qui exclut une organisation des producteurs de gaz.
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