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samedi 7 octobre 2006

Le week-end universel, exigence économique, thème d’une soirée-débat tenue mercredi par le FCE
Une étude d’impact sera confiée au CREAD
Abandonné par Algérie en 1976, le retour au week-end universel devient, sous l’effet de la mondialisation de l’économie, «une exigence économique» incontournable fortement ressentie par les entreprises algériennes appelées, néanmoins, à promouvoir les exportations hors hydrocarbures. Entre le week-end appliqué en Algérie et celui pratiqué dans les pays avec lesquels l’Algérie effectue la quasi-totalité de ses échanges commerciaux, ce sont pas moins de quatre jours sur sept d’inactivité. Un retard occasionnant un manque à gagner estimé à près de 756 millions de dollars par an. C’est ce qui a été une nouvelle fois relevé par les représentants de plusieurs entreprises nationales, publiques et privées, présents mercredi soir dans une conférence-débat organisée par le Forum des chefs d’entreprises (FCE) que préside M. Omar Ramdane. Pour l’organisation patronale, il s’agit d’une vieille revendication soulevée une première fois auprès des pouvoirs publics en 2001. Même s’il n’existe pas encore d’étude précise et détaillée sur le manque à gagner engendré par ce qui est qualifié d’anachronisme, des chiffres de la Banque mondiale parlent de 1 à 2% de croissance du PIB à gagner. Le qualifiant de sujet encore tabou dans une Algérie, qui, paradoxalement multiplie les efforts pour s’insérer dans une économie mondiale, M. Omar Ramdane a tenu à établir une comparaison avec ce qui se passe dans les autres pays arabo-musulmans. Il dira que la majorité de ces pays ont opté soit pour le week-end universel (samedi – dimanche), soit pour un week-end aménagé (vendredi – samedi). C’est le cas de la Tunisie, du Maroc, de la Mauritanie, du Liban et des îles Comores pour le premier, du Bahreïn, l’Egypte, les Emirats arabes unis, la Jordanie, l’Irak, le Koweït, et le Qatar pour le deuxième. Quant à la Syrie et la Palestine, elles ont opté pour un seul jour de repos hebdomadaire, le vendredi. Ceux maintenant le week-end du vendredi – samedi sont l’Algérie, la Libye, la Somalie, Djibouti, l’Arabie saoudite et le Royaume de Oman. Dans son exposé, le président du FCE rappelle qu’en 1996 «il y a eu décision pour revenir au week-end universel», mais qui n’a pu se concrétiser. Pour M. Ali Aoune, P-DG de Saïdal, il s’agit à l’origine «d’une décision politique qui ne peut être corrigée que par une décision politique». M.Abdelaziz Rahabi, ancien ministre, a estimé, lui, qu’il est d’abord question de «s’inscrire à l’universalité et qu’il est possible d’envisager une solution intermédiaire et de soumettre la question au débat public». Plusieurs chefs d’entreprise se sont ensuite succédé pour évoquer les difficultés qu’ils rencontrent dans leurs activités et transactions commerciales. Même si plusieurs entreprises s’adaptent aux difficultés en mobilisant des équipes le week-end, et en ayant de plus en plus recours à Internet, certaines opérations ne peuvent se passer des administrations de l’Etat. M. Mourad Oulmi, directeur général de Sovac, explique que si les Douanes ne travaillent pas le jeudi et les banques le samedi ce sont au moins trois jours de perte. Enfin, M. Omar Ramdane relève que «la Tunisie s’est mise à l’heure européenne et a supprimé les visas pour les Européens». M. Abdelmadjid Bouzidi, chercheur économiste, qui invite à séparer le politique de l’économie dans sa dimension purement scientifique, suggère de procéder d’abord à une étude sectorielle d’impact, vu que les effets sont différents selon le secteur. Une proposition retenue par le FCE qui en ferait la demande au CREAD. LA TRIBUNE