Apport des émigrés du sud de la Méditerranée
15 milliards d’euros transférés chaque année
Chaque année, pas moins de 15 milliards d’euros, dont 7 milliards dans le secteur informel, sont transférés par des travailleurs du sud de la Méditerranée émigrés en Europe vers leur pays d’origine. C’est ce que révèle une étude de la Banque européenne d’investissement (BEI) publiée en mars 2006.
Ces transferts des immigrés dépassent les investissements directs étrangers (6,5 milliards d’euros) dans les pays étudiés : Algérie, Tunisie, Maroc, Egypte, Liban, Syrie, Jordanie, Turquie, selon la même étude. Les ressortissants algériens à l’étranger (estimés à 1,2 million, dont 95% en France) ont transféré vers leur pays plus de 1,5 milliard d’euros par an durant la période étudiée (1996-2003) essentiellement par des voies informelles. Ce chiffre est en outre largement sous-estimé, selon la banque. Durant les onze premiers mois de 2006, les transferts financiers des Marocains, résidant à l’étranger (MRE), vers le royaume ont progressé de 15% par rapport à la même période, l’année dernière, atteignant 3,9 milliards d’euros, d’après l’Office des changes marocain, cité par l’AFP. Ces résultats des onze premiers mois de 2006 représentent une progression de 30,1%, par rapport à la moyenne des onze premiers mois des années 2001-2005, ajoute l’office dans son bulletin mensuel. Les transferts financiers des MRE constituent l’une des principales sources de devises pour le Maroc. Pour l’ensemble de l’année 2005, ils sont montés à 40,7 milliards de dirhams (3,6 milliards d’euros), soit 9% du PIB du pays, selon un responsable du ministère des Finances. Le gouvernement compte un ministère chargé de la communauté marocaine à l’étranger, dirigé par la socialiste Nezha Chekrouni. Il tente de faire participer davantage cette diaspora au développement économique du pays. Le nombre des MRE est estimé à environ trois millions de personnes, dont la plupart vivent dans trois pays de l’UE : la France, l’Espagne et l’Italie. Globalement, les transferts réguliers s’effectuent souvent par les sociétés de transfert, car elles sont accessibles, rapides et efficaces. Toutefois, elles sont extrêmement coûteuses pour les expéditeurs, les frais de transaction pouvant atteindre jusqu’à 16% du montant transféré. En outre, selon cette étude qui servira de base à la conférence de Paris, ces fonds sont essentiellement destinés à la consommation et seule une faible part s’oriente directement vers des investissements productifs. Cette tendance n’est pas appelée à évoluer rapidement à court et moyen termes mais, considère la BEI, il est possible de mieux valoriser ces fonds afin de financer le développement de l’économie des pays destinataires. La conférence de Paris présente la spécificité d’associer le secteur bancaire euro-méditerranéen à la réflexion sur ce sujet, encore peu exploré pour ce qui concerne les flux des migrants d’Europe vers la Méditerranée. Elle réunira quelque 250 participants autour d’une vingtaine d’acteurs du secteur bancaire et financier, des autorités de supervision, d’experts et de représentants des communautés de migrants. La conférence FEMIP 2007 permettra également de nourrir l’échange d’expériences et de susciter des recommandations concrètes sur la portée économique des migrations, la facilitation des transferts financiers des migrants, le développement du secteur bancaire, l’étude des aspects réglementaires et le développement : micro-finance, produits hypothécaires et titrisation. Le conseil de la FEMIP, composé des ministres des Finances des 35 pays du partenariat de Barcelone (25 membres de l’UE et les 10 partenaires sud-méditerranéens), a souhaité l’organisation régulière de conférences destinées à approfondir la compréhension des mécanismes du développement économique et social en Euro-Méditerranée. A noter qu’une conférence sur la question des transferts financiers des travailleurs émigrés en Europe vers les pays du sud de la Méditerranée (la 2e du genre) sera organisée par la BEI et la Fédération bancaire européenne (FBE) les 22 et 23 mars prochain à Paris. EL WATAN
Chaque année, pas moins de 15 milliards d’euros, dont 7 milliards dans le secteur informel, sont transférés par des travailleurs du sud de la Méditerranée émigrés en Europe vers leur pays d’origine. C’est ce que révèle une étude de la Banque européenne d’investissement (BEI) publiée en mars 2006.
Ces transferts des immigrés dépassent les investissements directs étrangers (6,5 milliards d’euros) dans les pays étudiés : Algérie, Tunisie, Maroc, Egypte, Liban, Syrie, Jordanie, Turquie, selon la même étude. Les ressortissants algériens à l’étranger (estimés à 1,2 million, dont 95% en France) ont transféré vers leur pays plus de 1,5 milliard d’euros par an durant la période étudiée (1996-2003) essentiellement par des voies informelles. Ce chiffre est en outre largement sous-estimé, selon la banque. Durant les onze premiers mois de 2006, les transferts financiers des Marocains, résidant à l’étranger (MRE), vers le royaume ont progressé de 15% par rapport à la même période, l’année dernière, atteignant 3,9 milliards d’euros, d’après l’Office des changes marocain, cité par l’AFP. Ces résultats des onze premiers mois de 2006 représentent une progression de 30,1%, par rapport à la moyenne des onze premiers mois des années 2001-2005, ajoute l’office dans son bulletin mensuel. Les transferts financiers des MRE constituent l’une des principales sources de devises pour le Maroc. Pour l’ensemble de l’année 2005, ils sont montés à 40,7 milliards de dirhams (3,6 milliards d’euros), soit 9% du PIB du pays, selon un responsable du ministère des Finances. Le gouvernement compte un ministère chargé de la communauté marocaine à l’étranger, dirigé par la socialiste Nezha Chekrouni. Il tente de faire participer davantage cette diaspora au développement économique du pays. Le nombre des MRE est estimé à environ trois millions de personnes, dont la plupart vivent dans trois pays de l’UE : la France, l’Espagne et l’Italie. Globalement, les transferts réguliers s’effectuent souvent par les sociétés de transfert, car elles sont accessibles, rapides et efficaces. Toutefois, elles sont extrêmement coûteuses pour les expéditeurs, les frais de transaction pouvant atteindre jusqu’à 16% du montant transféré. En outre, selon cette étude qui servira de base à la conférence de Paris, ces fonds sont essentiellement destinés à la consommation et seule une faible part s’oriente directement vers des investissements productifs. Cette tendance n’est pas appelée à évoluer rapidement à court et moyen termes mais, considère la BEI, il est possible de mieux valoriser ces fonds afin de financer le développement de l’économie des pays destinataires. La conférence de Paris présente la spécificité d’associer le secteur bancaire euro-méditerranéen à la réflexion sur ce sujet, encore peu exploré pour ce qui concerne les flux des migrants d’Europe vers la Méditerranée. Elle réunira quelque 250 participants autour d’une vingtaine d’acteurs du secteur bancaire et financier, des autorités de supervision, d’experts et de représentants des communautés de migrants. La conférence FEMIP 2007 permettra également de nourrir l’échange d’expériences et de susciter des recommandations concrètes sur la portée économique des migrations, la facilitation des transferts financiers des migrants, le développement du secteur bancaire, l’étude des aspects réglementaires et le développement : micro-finance, produits hypothécaires et titrisation. Le conseil de la FEMIP, composé des ministres des Finances des 35 pays du partenariat de Barcelone (25 membres de l’UE et les 10 partenaires sud-méditerranéens), a souhaité l’organisation régulière de conférences destinées à approfondir la compréhension des mécanismes du développement économique et social en Euro-Méditerranée. A noter qu’une conférence sur la question des transferts financiers des travailleurs émigrés en Europe vers les pays du sud de la Méditerranée (la 2e du genre) sera organisée par la BEI et la Fédération bancaire européenne (FBE) les 22 et 23 mars prochain à Paris. EL WATAN
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