Commercialisation du gaz algérien en Europe: Le Galsi en bonne voie
Chakib Khelil a eu droit au déroulement du tapis rouge durant sa visite de travail en Italie.
Rome. De notre correspondante
C’est le chef de la diplomatie italienne, Massimo D’Alema, lui-même, qui l’a reçu pendant une longue heure, alors que son gouvernement devait affronter le soir même un vote décisif au Sénat. Il faut dire que lorsqu’il s’agit de gaz, les Italiens ne ménagent pas leurs efforts et mettent volontiers les petits plats dans les grands. Mais les embrassades cordiales, l’irrésistible cuisine italienne et le charme des monuments romains n’ont pas détourné M. Khelil de son principal objectif. Arracher aux Italiens un engagement sérieux et durable à propos de la construction du deuxième gazoduc, Galsi, qui devra relier Al Kalaa à la Toscane, via la Sardaigne, qui acheminera 8 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires vers la péninsule. Long de 1200 km et d’une profondeur de 1800 m (le pipeline sous-marin n’est qu’à 1200 m), Galsi coûtera deux milliards d’euros environ, sans compter le tronçon qui passera par le territoire algérien. La délégation algérienne, présidée par le patron de Sonatrach, a mis en place des groupes de travail mixtes chargés de finaliser, au bout d’un mois, les clauses de l’accord que les deux parties devront signer. Le projet devra voir le jour avant la fin 2011, et l’Algérie pourra commercialiser directement, grâce aux gazoducs Transmed et Galsi, 4 milliards de mètres cubes de gaz sur le marché italien. Interrogé à propos de la polémique déclenchée la veille avec le gouvernement espagnol, par voie de presse, le ministre de l’Energie a eu les mêmes propos péremptoires et tranchants. « Il y a 43 opérateurs étrangers qui ont obtenu l’autorisation de commercialiser leur gaz en Espagne et les autorités de ce pays n’ont posé de restrictions à aucun d’entre eux », a expliqué M. Khelil qui dénonce « la discrimination dont fait l’objet Sonatrach qui avait demandé de pouvoir vendre 3 milliards de mètres cubes ». M. Khelil rappelle que les tarifs appliqués au client espagnol étaient les plus avantageux (20% moins cher) et que leur révision s’imposait par esprit de loyauté envers les autres importateurs de Sonatrach. Il a rappelé également comment l’Algérie fut le seul pays à avoir volé au secours des Espagnols, lorsque l’année passée, en plein hiver, leurs fournisseurs les avaient lâchés. Les experts algériens, en déplacement à Rome, ont pu rencontrer les dirigeants de 80 sociétés italiennes, qui ont exprimé leur désir de voir la filiale de Sonatrach en Italie, Sonatrach Gas Italia, leur fournir du gaz qu’ils ne peuvent obtenir autrement sur le marché dominé par les grands importateurs. Enfin, M. Khelil nous a affirmé que le prochain sommet de Doha, qui réunira les pays producteurs de gaz, n’a pas arrêté dans son ordre du jour le thème de la constitution d’un cartel des groupes pétroliers producteurs de gaz, pour la simple raison que « les liquidités du marché gazier, l’indexation des tarifs du gaz sur le prix du pétrole ne permettent pas une telle démarche dans l’immédiat ». Ajoutant, sur un ton entendu, « mais cela n’empêche pas l’un des participants de proposer d’en discuter ». Concernant les velléités des dirigeants du groupe pétrolier Eni, qui ont commencé une grande activité de lobbying au sein de l’Union européenne pour convaincre leurs voisins de s’unir en un « réseau paneuropéen du gaz », le responsable algérien a eu une réponse pleine de sagesse : « Si cela s’avérait, on analysera la situation. Chacun est libre d’avoir des idées. Mais les idées sont une chose et leur réalisation en est une autre », dira-t-il. Elwatan
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