Présentant une communication à l’ouverture des travaux de la 3e rencontre de la Task Force algéro-coréenne, Joe Dong Joo a néanmoins insisté sur l’impérieuse nécessité de « passer à l’action ». « Il est temps de passer à la concrétisation des consultations », a-t-il soutenu après avoir déploré l’« absence de grands projets entre les deux pays ». Un fait qui contraste avec la dynamique que connaissent les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Corée du Sud, soutient-il. Statistiques à l’appui, le chargé de la recherche sud-coréen a indiqué que la croissance des relationscommerciales est imprégnée d’un « fort rythme ». « La moyenne annuelle d’évolution est de 26% sur la période 2001-2006 », a-t-il précisé. Les exportations sud-coréennes sont principalement constituées d’automobiles, de plastique, de machines, de sidérurgie et de mobiles, alors que ses achats auprès de l’Algérie se limitent aux hydrocarbures et aux mines. C’est la preuve, ajoute M. Joo, de l’existence d’un important potentiel d’investissement qui pourrait aller jusqu’à la création d’une « zone de libre échange ». En termes d’investissements, un premier projet de joint-venture dans le domaine de l’électronique pourrait voir le jour. LG convoite en effet l’Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE). « LG a manifesté son intérêt à l’ENIE », a affirmé le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, lors de la même rencontre. Sur ce projet, M. Temmar soulignera : « Les Sud-Coréens nous ont soumis une approche graduelle avec laquelle nous sommes d’accord. » Les représentants de LG en Algérie ont visité les installations de l’ENIE à Sidi Bel Abbès (Ouest algérien). Rencontré en marge de la rencontre, Ahn Deuk-Soo, DG du bureau LG Electronics à Alger, émet une appréciation plutôt « positive » du site de l’ENIE. De son côté, l’entreprise nationale se montre très intéressée par ce partenariat. D’après un cadre de l’ENIE, ayant requis l’anonymat, la proposition de LG est la « plus sérieuse ».
Stratégie industrielle : l’expertise coréenne
Outre le développement prioritaire des nouvelles villes de Bouinan (Blida) et de Sidi Abdallah (ouest d’Alger), les Coréens veulent avoir de plus amples détails sur la nouvelle ville de Ghardaïa. Le vice-ministre de l’Industrie, de l’Energie et du Commerce, Young Ho Oh, qui conduit la délégation coréenne, a souligné l’intérêt de son pays pour en faire un pôle intégré d’agriculture et d’agroalimentaire. Un déplacement dans la vallée du M’zab est programmé pour aujourd’hui. Au-delà du marché local, les Sud-Coréens veulent s’appuyer sur l’Algérie en tant que plateforme de production et d’exportation vers les marchés africains et européens. Ils ont aussi besoin des ressources naturelles algériennes pour alimenter la forte croissance que planifie ce « dragon » asiatique. Vers 2020, la Corée du Sud projette de passer entre la 8e et 10e puissance économique mondiale avec un taux de croissance moyen de 5,6% par an. Aujourd’hui, ce pays est au 11e rang. L’expertise coréenne est également impliquée dans la nouvelle stratégie industrielle de l’Algérie. Tout en reconnaissant que cette même stratégie est en grande partie d’« inspiration coréenne », le ministre des Participations et de la Promotion des investissements a fait savoir que ce qui intéresse l’Algérie à plus long terme est « le développement de l’intelligence, notamment la recherche et le développement, l’expertise et l’innovation. » Sur ce point, M. Temmar a tenu à préciser que la stratégie industrielle a été « retardée par la tenue des élections législatives ». Assurant que celle-ci sera relancée dès l’installation du nouveau gouvernement, M. Temmar, qui a veillé à son élaboration, ne donne plus d’échéancier quant à son passage en conseil des ministres. S’agissant de la coopération bilatérale, plusieurs secteurs ont été identifiés. Il s’agit de l’énergie, de l’agriculture, les nouvelles technologies de l’information, l’électricité, l’électronique et le montage automobile. En fin de matinée, un mémorandum d’entente a été signé entre la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) et la Korea International trade Association (KITA). La délégation compte 105 opérateurs et 58 organismes. M. Zentar
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